Le point d’interrogation est un signe de ponctuation essentiel en typographie, employé pour indiquer une question. Ce signe serait apparu à l’époque carolingienne, au IXe siècle. Avec sa forme de crochet inversé au-dessus d’un point («?»), il est facilement reconnaissable dans un texte.
Dans quelles conditions l’employer et où le placer dans une phrase? Nous vous invitons à lire l’article qui suit afin de connaître les règles et les usages spécifiques du point d’interrogation.
Les fonctions du point d’interrogation
Comme son nom l’indique, le point d’interrogation sert à exprimer une interrogation. Il attire l’attention du lecteur en lui signalant que la phrase écrite est une question, et traduit l’intonation qui doit être différente de celle d’une phrase déclarative ou exclamative.
En règle générale, il s’emploie pour poser une questiondirecte qui attend une réponse:
- Où habitez-vous? Comment t’appelles-tu?
Le point d’interrogation est présent pour traduire l’intonation d’une question:
- Ha! mais je croyais que vous seriez tous là?
Son utilisation peut également marquer l’incertitude ou le doute dans une situation
- «Est-ce qu’il viendra vraiment demain?» «Penses-tu qu’il sera à l’heure?»
Son utilisation dans les dialogues écrits est très courante et indique au lecteur que la phrase est une question posée par le personnage.
On le trouve également dans les questions rhétoriques, où aucune réponse n’est attendue car elle est plus ou moins suggérée par la personne qui formule la question. En effet, il s’agit ici d’une figure de style qui consiste à énoncer une affirmation sous la forme d’une question.
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Ah! Fallait-il en croire une amante insensée? Ne devais-tu pas lire au fond de ma pensée?
Jean Racine,Andromaque
Le point d’interrogation: les règles d’usage
Maintenant que vous savez quand employer le point d’interrogation, nous allons vous éclairer sur les usages et les différentes règles typographiques de ce signe de ponctuation. Le respect de ces règles assure la clarté et la compréhension du message.
La place du point d’interrogation
En règle générale, le point d’interrogation termine une phrase interrogative mais il peut également s’employer en fin de phrase non verbale interrogative. Dans les dialogues, le point d’interrogation est placé à la fin de la question, suivi de guillemets ou de tirets pour indiquer le discours direct.
— Dites-moi, docteur, si je tombais malade, est-ce que vous me prendriez dans votre service à l’hôpital?
Albert Camus, La Peste
— Pourquoi pas?
Le point d’interrogation suivi d’une majuscule
Quand le point d’interrogation termine une phrase, il est suivi par une majuscule pour commencer la phrase qui suit: «Comment avez-vous fait? Vous êtes vraiment doués.»
Allais-je retrouver Milou en vie? Cette idée qu’après ma mère ma sœur risquait de ne pas rentrer en France avec moi m’anéantissait.
Simone Veil, Une vie
Si plusieurs phrases interrogatives s’enchaînent, les phrases débutent par des majuscules:
Tu es seule? Il est où ton joli cœur?
Florence M.-Forsythe, Tu me vertiges
Dans ces deux cas, la majuscule attribue ici au point d’interrogation la valeur d’un point et permet de distinguer les deux phrases.
Le point d’interrogation suivi d’une minuscule
Il existe plusieurs configurations où la phrase qui suit le point d’interrogation ne débute pas par une majuscule:
- Dans un discours rapporté où la phrase interrogative est suivie d’une incise:
Est-ce qu’il vous aime? s’écria-t-elle dans sa folie
Stendhal, Le Rouge et le Noir
- Si la phrase interrogative est elle-même insérée à l’intérieur d’une phrase:
Il fut repris de honte: à quoi bon? il n’y aurait pas de travail.
Emile Zola, Germinal
- Dans une énumération, où une seule réponse est attendue pour l’ensemble de la question:
Combien a-t-elle d’enfants? deux? trois? ou bien quatre?
En règle générale, le point d’interrogation est utilisé seul à la fin d’une phrase interrogative mais il arrive qu’il soit combiné avec d’autres signes de ponctuation comme un point d’exclamation par exemple. Le but est alors de renforcer une émotion, un sentiment, ou un ton exclamatif dans une question.
Il arrive également, plutôt dans le registre familier, que le point d’interrogation apparaisse soit doublé, voire triplé pour insister sur l’ignorance.
- Quoi? Elle a refusé ce poste?!
- Où est-il???
- Pourquoi n’est-il pas encore rentré?!
Règles typographiques avec le point d’interrogation
Pour le point d’interrogation, les règles de typographie sont les suivantes: une espace insécable avant et une espace après.
Que serait-il d’abord en réalité? Quelque employé de magasin? Un rengagé professionnel? Un fossoyeur peut-être? Dans le civil? Un cuisinier?
Céline, Voyage au bout de la nuit
Une phrase interrogative peut intégrer une citation, qui peut elle-même se terminer par un point d’interrogation. Où placer les guillemets? Il existe plusieurs cas de figure:
- Lorsqu’on questionne sur une citation ou un discours rapporté, le point d’interrogation se place après le guillemet fermant: Est-ce qu’il a dit au public «Je reviendrai bientôt»?
- Si la citation ou les propos rapportés se terminent par un point d’interrogation, ils conservent le point d’interrogation, suivi par les guillemets: Il a interrogé le public: «Qui est pour?»
- Si la phrase principale est une phrase interrogative, qui questionne sur ces mêmes propos, cette dernière garde son point d’interrogation final: Est-ce qu’il a demandé au public «Qui est pour?»?
Dans tous les cas, le point d’interrogation ou les guillemets remplacent le point final.
Encore un doute sur ce signe typographique? Posez-nous vos questions en commentaire… sans oublier le point d’interrogation bien sûr! Pour aller plus loin, découvrez notre guide de la ponctuation.